Sciences de la Vie et de la Terre

Sommaire

COLLÈGE - Niveau quatrième

Construction d’un texte argumentatif

Quelle technique de PMA choisir pour résoudre un problème de fertilité ?

UN ÉLÈVE EN ACTION {PNG}
UN ÉLÈVE EN ACTION

Thème du programme

Les interventions de l’Homme dans sa reproduction : fertilité, grossesse, respect de l’autre, choix raisonné de la procréation, contraception, prévention des Infections

Sexuellement Transmissibles.

 

Place dans la progression

Chapitre S4 : Reproduction et comportement sexuel responsable

Séance 1 : De l’enfant à l’adulte. Questionnement : « Quels-sont les changements liés à la puberté et à quoi servent-ils ? »

Séance 2 : Structure et fonctionnement des appareils reproducteurs. Questionnement : « Comment les appareils reproducteurs masculin et féminin sont-ils constitués ? Que produisent-ils ? » S

éance 3 : Production et rencontre des gamètes. Questionnement 1 : « Comment et à quels moments les gamètes sont-ils émis ? Comment et où se rencontrent-ils ? »

Séance 4 : De la procréation à la naissance. Questionnement : « Comment la procréation mène-t-elle à la naissance d’un nouvel individu ? »

Séance 5 : Avoir un bébé…quand on veut. Questionnement : « Comment éviter une grossesse, avant, pendant ou après un rapport sexuel ? »

Séance 6 : Aider à la procréation.

Questionnement 1 : « Comment notre organisme contrôle-t-il notre capacité à procréer ? »

Questionnement 2 : « Quelles-sont les techniques possibles pour résoudre des problèmes de fertilité ? » PLACE DE LA SEANCE DANS LA PROGRESSION

Séance 7 : Avoir un comportement responsable dans sa sexualité. Questionnement : « Comment gérer notre sexualité de façon responsable et en respectant les uns et les autres ? »

La séquence se place ici.

 

Eléments qui ont motivé la différenciation Les compétences requises pour établir une argumentation, au sein d’un débat d’idées, dans une démarche de résolution de problème, sont diverses dans un public d’adolescents. Les différences de capacités à exposer leurs idées et connaissances, à les étayer avec des choix ciblés, sont un élément fort de clivage dans un groupe-classe. Certains élèves, capables de trouver des savoirs mais en incapacité de les présenter et de les utiliser dans un débat, s’en trouvent défavorisés. De ce fait apparaît un point de blocage dans leur progression et certaines de leurs compétences, bien acquises pourtant, ne sont pas mises à jour dans leur évaluation. Il est de ce fait intéressant de développer un travail qui aura pour finalité d’homogénéiser cette capacité à mobiliser les compétences en argumentation au sein de la classe.
Description synthétique

Séance basée sur une recherche sur les techniques de Procréation Médicalement Assistée. L’objectif : observer et évaluer les capacités d’argumentation d’un groupe de travail, confronté au choix d’une technique de PMA adaptée à une pathologie identifiée. Le point fort : travail participatif de rédaction d’un texte avec utilisation d’un outil numérique approprié (Framapad).

 

Questionnements soulevés par le projet Ils sont de deux ordres : - Par quel (s) moyens (s) mener une différenciation observable et évaluable de cette compétence en argumentation scientifique ? - Le numérique pourra-t-il apporter une plus-value sur ce type de différenciation ?
Prérequis à la séquence

- Éléments du programme sur la reproduction humaine : gamètes, procréation, fécondation, nidation, développement embryonnaire - Réalisation de tâches complexes de type scénario

- Utilisation du serveur du collège - Utilisation d’un traitement de texte

- Utilisation de Framapad

Titre de la séance La Procréation Médicalement Assistée.

Séance TRAAM

Actions des élèves

Actions du professeur

Documents utilisés

Prise en compte en amont des documents d’information et de travail

En amont de la séance : création d’un Padlet mis à disposition des élèves contenant tous les éléments de la séance : documents d’information, document « Techniques de PMA », grille d’auto-évaluation élève<

 

Lien vers le padlet

 

format Word - 4.5 Mio

Compréhension de la problématique : « Certains couples connaissent des problèmes d’infertilité : comment aider un couple infertile à avoir un enfant ? »

ANCRAGE : rappel des étapes de la procréation

Diaporama « Les étapes de la procréation »

 

Explicitation de la consigne

Projection d’un document de consigne (3 niveaux d’exigence au choix de l’élève sur le travail à produire) : première phase qui servira à la différenciation.

format Word - 176.7 kio

Connection des ordinateurs, mise à disposition des élèves des manuels, des grilles d’auto-évaluation et du matériel de base

Mise en groupes : 6 ilôts de 4 élèves (pré-constitués)

 

Travail en autonomie, réalisation par le groupe du texte participatif

Aides ponctuelles
Evaluation des groupes

Grille d’évaluation professeur.

format Word - 290.1 kio

Fin de séance : moment d’auto-évaluation

 

Grille d’auto-évaluation élève.

format Word - 80.6 kio

Dans l’optique de recherche d’une plus-value du numérique

Classe d’expérimentation

  • Documents donnés en amont sur un Padlet
  • Documents d’information de la séance visionnés sur le serveur du collège
  • Texte participatif rédigé avec Framapad (les interventions distinctes des élèves apparaissent avec des couleurs attribuées)

Classe « témoin »

  • Documents donnés en amont en version papier
  • Documents d’information de la séance fournis en version papier
  • Texte participatif rédigé sur une feuille format A3 (les élèves surlignent leurs interventions avec chacun une couleur)

 

A la suite de la séance…

Phase de correction sur chaque groupe de travail :

  • Présentation des éléments de réponse attendus, discussion.
    format Word - 617.6 kio
  • Présentation de la grille d’évaluation de la compétence, fonctionnement.
    format Word - 142.1 kio
  • Remise en groupes et évaluation, partie par partie, des productions (chaque groupe évalue la production d’un autre groupe).
  • Reprise des grilles d’auto-évaluation des élèves et comparaison avec celle du professeur : discussion sur les objectifs atteints.

Repérage par le professeur des élèves qui ne maîtrisent pas suffisamment la compétence ciblée.
Phase de régulation :
Mise en place ultérieure d’une table d’appui : (mise en autonomie des élèves experts sur la compétence) travail de remédiation sur la compétence à harmoniser au sein de la classe (comparaison des progressions avec le même travail réalisé sur la classe témoin).
NB : une autre phase de recrutement de la compétence ciblée sera ultérieurement réalisée, avec une tâche complexe différente mais dans les mêmes conditions : les groupes seront remaniés de façon hybride, avec des élèves maitrisant la compétence à des degrés différents.

 

Modalités de la différenciation

L’objectif de ce travail de différenciation est de repérer les élèves qui ne maîtrisent pas suffisamment la compétence « Communiquer sur ses démarches, ses résultats et ses choix, en argumentant », de manière à constituer ensuite des petits groupes de travail pour des séances sur la table d’appui.
Le travail sera le même pour la classe d’expérimentation numérique et pour la classe « témoin ».
Ce dépistage se fera à différents moments et selon différentes modalités.
Au cours de la séance sur la PMA :

  • Repérage des élèves selon leur choix du niveau d’exigence de la production : le professeur s’interrogera sur les ambitions diverses des élèves. La réussite, ou non des élèves à atteindre le niveau qu’ils s’étaient fixés permettra de commencer la constitution de groupes de compétences. La phase de correction-discussion avec les élèves servira à affiner le repérage, en déterminant par exemple les motivations qui avaient poussé les élèves à choisir tel ou tel niveau (des élèves compétents ont pu, par exemple, choisir le niveau bas par souci de ne pas trop s’investir).
  • Les aides ponctuelles données pendant la séance permettront également de cibler les élèves en difficulté sur la compétence (ou bien de trouver d’autres défauts de compétences, par exemple sur la lecture d’une consigne…)

 

  • La grille d’évaluation du professeur sera en partie utilisée pour cibler les élèves sur la compétence.
  • La grille d’auto-évaluation de l’élève, utilisée au moment de la séance, puis en remédiation à la séance suivante, servira elle aussi d’indicateur.

 

Au cours de la séance de correction-discussion : les élèves prendront en compte les éléments attendus sur la production ; ils prendront le temps de les confronter à leur propre production et seront à même d’évaluer leur degré de réussite. Ce moment permettra à l’enseignant d’affiner et/ou de modifier les ciblages d’élèves qui se sont trouvés en défaut sur la compétence ciblée (là encore, d’autres compétences pourront se dégager de l’analyse, il faudra en tenir compte pour des travaux ultérieurs et complémentaires).

Séances ultérieures Sur un autre sujet, nouvelle séance qui fera appel à la même compétence sur l’argumentation : nouvelle évaluation des deux groupes classe, avec composition affinée des groupes.

 Les productions de la classe témoin

format PDF - 2.7 Mio
format PDF - 128.9 kio

Quelques remarques des élèves à la fin de la séance d’évaluation :

 Une séance et des activités qui leur ont paru plaisantes, motivantes, du fait d’un travail de groupe dans lequel apparaissent les apports de chacun.
 Un débat d’idées qui les a intéressés, chacun ayant trouvé sa place pour exposer ses arguments.
 Une méthode d’évaluation dans laquelle ils se sentent vraiment « pris au sérieux », et qui leur permet de mieux comprendre « comment le prof les évalue ».
 A la question « Auriez-vous préféré réaliser le texte participatif avec des ordinateurs plutôt que sur du papier », ils ont répondu que ça n’aurait pas changé leur texte, mais qu’ils aimeraient essayer cet outil informatique lors d’une prochaine séance.

Mes remarques personnelles sur ces séances :

 La phase de travail participatif a réellement mis les élèves en autonomie, ce qui m’a permis de consacrer tout mon temps à l’évaluation des groupes, puis au cas-par-cas, des élèves : j’ai pu ainsi « flécher » les élèves qui maitrisaient la compétence, et ceux qui avaient encore une marge de progression.
 Ce temps de vision de mes élèves m’a également donné l’occasion de distiller de façon ciblée des « coups de pouce » verbaux aux élèves qui connaissaient des points de blocage (notamment sur la plan du texte argumenté).
 L’évaluation participative elle aussi a créé des ponts entre les attendus du professeur d’un côté, et la compréhension de ces attendus et des critères d’évaluation de la part des élèves : ils se sont appropriés les éléments d’évaluation et de remédiation.
 Les séances ultérieures qui recruteront la même compétence seront certainement plus efficaces, du fait de ma meilleure connaissance des niveaux de compétences de mes élèves dans ce domaine.

 Les productions de la classe d’expérimentation

 Une première et importante remarque : du fait de la mise en place du matériel informatique et des élèves en ilôts, du fait également des lenteurs de connection des machines, la séance s’est avérée nettement plus chronophage que celle de la classe témoin (il est plus rapide de former des ilôts autour d’une grande feuille et de documents sur la table, et la mise au travail est immédiate).
 Le principe de la réalisation d’un texte avec l’outil Framapad demande également une certaine discipline : tout le monde ne peut pas écrire en même temps, au risque de saturer la transmission et de fausser ou ralentir la formation du texte. Les élèves doivent donc faire preuve de patience et gérer leur tour d’intervention et d’écriture. Ce fait apporte toutefois un avantage, car il régule automatiquement les temps de parole des élèves au sein du groupe. Il peut toutefois être également une source de conflits…

LES ÉLÈVES EN ACTION CLASSE EXPÉRIMENTATION {PNG}
LES ÉLÈVES EN ACTION CLASSE EXPÉRIMENTATION
format PDF - 628.4 kio
format PDF - 107.1 kio

Remarques sur les productions de la classe d’expérimentation

Évaluations sur Pronote du groupe témoin : {PNG}
Évaluations sur Pronote du groupe témoin :
Évaluations sur Pronote du groupe d'expérimentation : {PNG}
Évaluations sur Pronote du groupe d’expérimentation :
  • Les résultats sont sensiblement meilleurs, mais peut-être est-ce dû au temps supplémentaire passé sur la phase de rédaction (lié aux soucis informatiques). Je précise que les deux groupes classe ont des résultats semblables pour le reste des activités de l’année, la comparaison est donc possible.
  • On note toutefois que la construction du plan en 3 parties est maîtrisée par l’ensemble des groupes, et la technique de l’ISCI a été globalement mieux expliquée : la possibilité de corriger les paragraphes en temps réel, sans laisser de « traces » des erreurs, a été exploitée par les élèves. A contrario, certains élèves du groupe témoin n’avaient pas souhaité modifier certains de leurs paragraphes, de peur de rendre une copie mal soignée. Ceci lance un sujet de réflexion intéressant, sur lequel nous pourrions débattre : la version papier donne mieux l’occasion au professeur de pister les cheminements de ses élèves, mais elle instaure une gêne chez les élèves soucieux de rendre un travail « propre ». La version Framapad fait disparaître les cheminements, en revanche elle donne aux élèves la possibilité de revenir aisément sur leur travail et de l’améliorer en temps réel.
  • La technique idéale et l’explication de cette technique ont été également mieux maîtrisées : l’observation de mes élèves en temps réel m’a permis de constater qu’ils utilisaient plus facilement les textes donnés sur les techniques de PMA en version numérique qu’en version papier. Question de motivation ou d’accès préférentiel aux informations par le biais du numérique.
  • En ce qui concerne l’évaluation des compétences en expression écrite, je ne constate pas de différences entre les deux groupes : c’est un constat général, le fait d’écrire à la main ou en traitement de texte ne semble pas avoir d’influence sur les capacités de rédaction et d’écriture des élèves.
  • D’un point de vue général, j’ai pu cibler les degrés de compétences de mes élèves, aussi bien dans le groupe témoin que dans celui de l’expérimentation numérique. Les productions, qu’elles soient sur papier ou en traitement de texte, sont semblables, le jeu des couleurs d’écriture est aussi simple à appréhender. Le travail de différenciation qui va suivre sera donc de la même qualité dans les séances ultérieures.
  • Une remarque intéressante concerne le ressenti des élèves : à la question – également posée au groupe témoin (voir plus haut) - « Auriez-vous préféré réaliser le texte participatif avec des ordinateurs plutôt que sur du papier », les élèves ont répondu que ce travail sur Framapad leur avait posé de petits problèmes techniques (connection, écriture à réguler entre élèves…), mais qu’ils préfèrent réitérer l’expérience avec le même protocole plutôt que sur une feuille de papier : l’aspect amusant et sortant de l’ordinaire de cette technique les a séduits.

 Conclusions sur mon expérience

D’une façon générale, la séance a donné des résultats tout à fait satisfaisants dans les deux groupes :

  • Sur le plan de la motivation des élèves à travailler et à échanger en groupes,
  • Sur l’évaluation « démocratique » des productions, avec une latitude conséquente donnée aux élèves pour se consacrer à leur auto-évaluation,
  • Sur le suivi affiné de mes élèves sur cette compétence très ciblée, que je vais pouvoir exploiter lors de séances ultérieures,
  • Sur la qualité des recherches et productions de mes élèves.
    Les élèves, maintenant plus familiarisés avec ce type de travail, gagneront en efficacité lorsque je recruterai les mêmes compétences.
    Venons-en à la question principale, qui a motivé ce travail de recherche : l’utilisation des outils numériques apporte-t-elle une plus-value sur le travail de différenciation ?

La réponse tient en plusieurs points :

  • En terme de réussite, comme je l’ai écrit précédemment, celle du groupe d’expérimentation est légèrement meilleure, mais elle tient peut-être à d’autres facteurs, tels que le temps supplémentaire passé avec ce groupe.
  • Des critères subjectifs mais non négligeables plaident en faveur de l’utilisation de l’outil numérique : la motivation des élèves. En effet, ceux-ci vont beaucoup plus facilement vers des ressources données lorsqu’elles apparaissent en ligne via un écran (le Padlet de ressources), que si elles sont données par des documents papier. Cette motivation, on le sait, est facteur de progression.

 Et mon avis d’enseignant ?

Si je devais refaire ce type de séance, sa structure me semble à la fois intéressante pour le professeur comme pour les élèves, et me permet de disposer de beaucoup de temps pour évaluer finement chacun de mes élèves.
En revanche, le ratio entre les résultats et le temps passé avec les élèves doit aussi être pris en compte. C’est pourquoi, au vu des avantages et inconvénients des différentes parties du dispositif, j’envisagerai une séance hybride entre celle que j’ai constituée pour le groupe témoin et celle du groupe d’expérimentation :
1. Envoi des élèves en amont de la séance vers des ressources en ligne (le Padlet),
2. Mise en groupe des élèves avec deux ordinateurs par groupe pour accéder au Padlet de ressources durant la séance, ainsi qu’au document d’aide sur les techniques de PMA en version numérique,
3. Affichage et explicitation de la consigne,
4. Demande d’une production par groupe sur une feuille de papier format A3, chaque élève ayant sa couleur d’écriture,
5. Evaluation des élèves durant la séance par le professeur (avec des aides ponctuelles verbales),
6. En fin de séance, auto-évaluation des élèves,
7. Séance suivante : présentation des éléments attendus, évaluation des productions par les élèves et par le professeur, discussion, remédiation éventuelle.
Au regard de cette future séance, je pense qu’effectivement, les outils numériques peuvent apporter une plus-value certaine dans le cadre d’un travail de différenciation.

Mise à jour : 20 juin 2018