Sciences de la Vie et de la Terre

Les Orchidées en Picardie

Dans la nature les orchidées sont reparties entre les deux cercles polaires, en dehors des déserts, et, grosso modo entre 0 et 3500m d’altitude. La France est le pays d’Europe qui possède le plus grand nombre d’espèces différentes.

PRESENTATION

La famille des Orchidaceae (Orchidacées ou Orchidées) appartient à la classe des Monocotylédones, caractérisées par la présence d’une seule feuille embryonnaire à la germination (= 1 cotylédon), et, critère beaucoup plus pratique sur le terrain, par des feuilles généralement entières, à nervures parallèles.

C’est la famille végétale la plus diversifiée : selon les sources il y a environ entre 25 et 35000 espèces différentes, réparties dans plus de 800 genres, vivant essentiellement épiphytes (ou litophytes) dans les pays chauds et terrestres dans les pays tempérés.

Le nom Orchidée vient du grec orchis qui signifie testicule, ou olive, en référence à la forme des tubercules souterrains de certaines orchidées terrestres des régions tempérées.


MILIEU DE VIE

Les orchidées terrestres de nos régions ont bien souvent un tubercule souterrain (Orchis, Dactylorhiza, Cypripedium tempérés). La croissance des orchidées peut être sympodiale, le rhizome émettant des pousses dans plusieurs directions, ou monopodiale, avec une seule pousse.

Epiphytes ou terrestres, les orchidées sont adaptées à des milieux difficiles, que bien souvent la symbiose avec des champignons permet d’exploiter. Cette spécificité leur permet de coloniser des milieux relativement peu occupés par d’autres espèces. En Picardie il est commun de les trouver sur les pentes des larris.


DESCRIPTION DE LA FLEUR

Informations

Les orchidées ont une organisation particulière. C’est une fleur de type 3 à symétrie bilatérale (3 sépales et 3 pétales dont un différencié en labelle).

Les trois sépales sont semblables et colorés, deux des pétales se sont atrophiés au profit du troisième, qui a acquis une morphologie particulière liée à ses fonctions dans la pollinisation et que nous verrons plus loin.

Source

Ce pétale particulier est appelé le labelle. Pour ce qui concerne les organes reproducteurs, ils sont soudés en une colonne appelée gynostème, qui fait face au labelle.
Chez les Orchidées de nos régions, des 6 étamines d’origine, seules 3 subsistent, dont une seule est fertile (sauf chez le Sabot de Vénus qui a deux étamines fertiles), les deux autres étant réduites a des points staminodaux à peine visibles. L’étamine fertile porte à maturité du pollen rassemblé en deux masses appelées pollinies, qui sont parfois placées au sommet d’un pédoncule. Pour les trois stigmates, deux sont soudés en une surface stigmatique glutineuse, et le troisième a évolué en une excroissance plus ou moins développée appelée rostellum, située entre la surface stigmatique et les pollinies, et dont la fonction est d’empêcher l’autofécondation. Le sommet du rostellum comporte le plus souvent une substance visqueuse chargée de coller les pollinies sur le corps de l’insecte pollinisateur. Enfin, l’ovaire comporte une seule loge et est infère (situé sous la fleur).

REPRODUCTION

  • Certaines espèces sont capable de reproduction asexuée : reproduction végétative à partir de bulbes ou de rhizomes avec l’apparition de « touffes » de plantes qui sont génétiquement identiques. Exemple : Serapias langue Serapias lingua ou Orchis de Champagneux Anacamptis champagneuxii (= Orchis champagneuxii)
  • D’autres d’auto-pollinisation ou autogamie. Le pollen de la fleur se dépose sur son propre stigmate, et la féconde. Cette reproduction est une forme de reproduction sexuée, mais non croisée. C’est notamment le cas chez l’Ophrys abeille (Ophrys apifera) : les pollinies sont fixées au bout de caudicules particulièrement fins qui s’incurvent sous leur poids. Elles entrent ainsi en contact avec le stigmate qui est situé en dessous.
  • Ces plantes se reproduisent par pollinisation entomophile, une grande partie d’entre elles montrent des relations de dépendance étroite avec des insectes pollinisateurs spécifiques, allant jusqu’à des stratégies de leurres visuels, olfactifs et sexuels. La plante attire l’insecte en produisant une matière nutritive, le plus souvent du nectar, parfois le pollen lui-même. A l’intérieur de la fleur les pollinies sont placées de manière à ce que, lorsque l’insecte cherche à accéder à la ressource nourricière, il entre en contact avec le pollen qui se fixe à son corps. Lorsqu’il visite ensuite une autre fleur, un peu de ce pollen se déposera sur le stigmate, assurant la fécondation.

Les Orchidées qui sont illustrée ici (Orchis et Dactylorhiza) ont :

  • des couleurs de pourpre, de jaune ou de blanc ;
  • des guides à nectar (dessins visibles ou dans les ultraviolets pointant vers la source de nectar) ;
  • une odeur fraîche et sucrée ;
  • un labelle pouvant servir de plate-forme ;
  • un nectar plus ou moins dissimulé.
    On constate une franche adaptation pour attirer en particulier un insecte pollinisateur : l’abeille.

Les semences des orchidées sont de très petite taille, et sont produites en très grand nombre : de cette façon elles peuvent être facilement transportées par les vents. En fait, leurs semences sont si petites qu’elles ne possèdent pas les réserves nutritives suffisantes pour engendrer la germination. Des sucres fournis par un champignon symbiotique permettent au germe de se développer en protocorme puis en plantule.

Ces relations spécialisées en font des espèces particulièrement menacées en cas de perturbations brutales de leurs conditions environnementales.

Portfolio

Orchis purpurea
Hybride Orchis militaris X Orchis purpurea
Hybride Orchis militaris X Orchis purpurea
Hybride Orchis militaris X Orchis purpurea
Ophrys apifera
Ophrys apifera
Ophrys apifera
Dactylorhiza praetermissa
Dactylorhiza praetermissa
Dactylorhiza praetermissa
Dactylorhiza praetermissa
Mise à jour : 10 juin 2009