jeudi, 22 septembre 2016
http://svt.ac-amiens.fr/285-circuit-du-pays-de-bray.html
Le pays de Bray est une longue dépression (sud est/ nord ouest) qui s’étend de Beauvais à Dieppe. Il est limité au nord et au sud par deux cuestas (relief de craie dure) d’âge crétacé.
Le fond de la dépression est occupé par des argiles qui sont à l’origine de l’économie locale basée sur la tuilerie, la briqueterie et la céramique.
Aspects pratiques :
Les sites de Savignies, de Mont Bénard 2 ne donnent pas lieu à une demande d’autorisation. Il suffit de respecter la tranquillité des riverains et l’intégrité des affleurements.
Le site de Mont Bénard 1 dit l’argilière ne peut pas être exploité de près, le propriétaire en refuse l’accès pour des raisons de sécurité. On peut l’observer dans son ensemble avec un peu de recul et de hauteur du bois qui jouxte la propriété privée.
Les sites sont tous accessibles en car (à 200m près), les lieux de parking ou de demi tour sont signalés dans les rubriques visite ou topographie.
Attention Bray vient du celtique braïum qui signifie boue ; prévoyez des chaussures adaptées !
Il est possible de visiter la briqueterie Dewulf à Allonne ( 5 ancienne route de Paris à Allonne tel : 03 44 05 25 46)
La visite dure deux heures environ, elle est payante 70 euros par groupe en 2007
La tuilerie Imerys de Saint Germer de Fly (9 rue des usines à Saint Germer de Fly tel :03 44 82 81 00) fait partie du même groupe. Elle peut aussi être visitée et dispose à l’arrière d’une carrière d’exploitation de l’argile.
Panorama du Pays de Bray :
A la sortie sud de Beauvais, en direction de Saint Martin le nœud, peu après l’antenne, un chemin de terre dans le virage permet d’arrêter un car et d’observer un panorama de la zone est du pays de Bray.
Placé sur la cuesta nord, l’observateur a derrière lui le plateau picard haut de 170m. Il devine au loin la cuesta sud boisée, limite du pays de Thelle qui culmine à 230m. Elle est formée de craie dure turonienne et coniacienne. En avant de cette limite, une première combe cultivée plus claire indique une pente crayeuse douce cénomanienne sur laquelle s’étend la ville d’Auneuil. Au milieu du pays de Bray une large bande boisée forme un relief axial ; le bois de Belloy. Ce bois est sur les sables et grès du Wealdien. Une seconde combe est visible devant le bois de Belloy, le fond est occupé par de larges zones de prairies qui indiquent la présence des argiles du Gault (Albien).(On retrouve bien sur ces argiles de l’autre côté du bois de Belloy.) La végétation est alors un bon repère de la nature des roches du sous sol.
Savignies :
A la sortie de Savignies en direction d’Armentières une impasse s’ouvre sur la droite ; la rue du lavoir des Dames.
(Les cars ne peuvent pas s’y engager mais il y a peu à marcher jusqu’au bout de l’impasse.)
On peut observer, à proximité des restes d’un vieux lavoir en pierre, un affleurement de grès roses plus ou moins consolidés.
Dans le sol, à la faveur du travail des taupes on peut constater la présence d’argiles gris bleuté.
Le Mont Bénard :
Face à l’entrée du hameau « le Mont Bénard », un chemin forestier permet d’approcher sur la gauche un affleurement de sables et d’argiles du Wealdien.
On y retrouve les argiles grises devinées sous Savignies.
(L’affleurement n’est visible que de loin et de haut. Le terrain est privé et interdit d’accès)
Plus loin sur la route menant à Armentières (environ 200m), un affleurement de grès gris et noirs représente le niveau au dessous. Merci de ne pas y faire de prélèvement pour ne pas abîmer le site.
Panorama d’Armentières :
Arrivé à Armentières, on monte dans le village. Sur la droite, une grande place herbue permet de garer le car. On continue ensuite à pied en remontant sur le côté gauche de la route une contre allée encaissée. On accède à un point de vue sur le fond de la dépression argileuse du pays de Bray. On devine à l’arrière plan les collines boisées sur les grès et sables du portlandien supérieur. Vers l’avant les argiles du portlandien moyen sont identifiables par les pâtures qui les recouvrent.
Le Vauroux :
Sur la route du Vauroux, plusieurs affleurements de craie sont visibles.
Il s’agit de la cuesta sud formée de craie dure turonienne et coniacienne.
Les pentes sont formées de craie plus tendre cénomanienne.
On peut observer le débit en cubes du à la gélifraction de la craie.
Quelques fossiles y ont été trouvés, des oursins, des Inocérames…
Sur la partie gauche de l’affleurement une poche de décalcification a été
secondairement remplie par des limons quaternaires.
Ully Saint Georges :
La visite du pays de Bray ne serait pas complète sans Ully Saint Georges. Sur la départementale 86, il y a dans la montée plusieurs affleurements de craie. Le dernier avant le virage est le plus intéressant.
Bien que situé en dehors du pays de Bray au sens strict, l’affleurement d’Ully correspond à la cuesta sud dans laquelle on peut observer une zone très cassée : la faille du Bray.
Applications pédagogiques :
En collège : Cycle3 : La relation entre l’érosion et l’évolution des paysages se construit progressivement. L’idée de changements qui se produisent au cours de durées géologiques très longues permet d’enrichir le concept de temps. Cette approche du temps en géologie amène à s’interroger sur les paysages anciens et conduit, par le raisonnement, à la reconstitution de certains éléments d’un paysage du passé.
La responsabilité de l’Homme vis-à-vis de l’utilisation de ressources tirées du sous-sol, l’impact de cette utilisation sur l’environnement sont mis en relief et contribuent à une éducation à la citoyenneté.
En lycée : Niveau première S : La classe de terrain est un moyen privilégié pour favoriser le questionnement, l’observation, l’intégration des connaissances, à une échelle aisément accessible à l’élève. Partie intégrante du programme de sciences de la Terre, elle a pour objectif d’aider par la collecte des données de terrain à la démarche scientifique de construction d’une représentation globale de la dynamique de la Terre. En liaison avec le programme de sciences de la vie, elle a également pour objectif de permettre une approche concrète de la diversité morphologique des végétaux en relation avec différentes conditions d’environnement.
Sur un affleurement ou face à un paysage offrant une grande diversité d’informations, l’élève est conduit à sélectionner un objet d’étude pertinent. Il apprend à observer et décrire les objets d’intérêt géologique, puis il en dégage des informations importantes. Il sollicite son imagination pour les interpréter et les intégrer à une représentation plus globale de la planète.
La confrontation entre les données acquises sur le terrain et d’autres données choisies et présentées par le professeur permet d’orienter la réflexion des élèves vers l’un des thèmes du programme. Le professeur intègre la sortie sur le terrain dans sa progression pédagogique et la place au moment jugé le plus opportun en fonction notamment du site retenu.
Les roches sédimentaires représentent un faible volume de la planète et, de ce fait, peuvent être négligées quand on établit une composition chimique globale de la Terre. Néanmoins, elles sont des enregistreurs privilégiés de l’histoire de la Terre, de la tectonique des plaques et des changements de l’environnement terrestre. Ces aspects sont abordés en première à l’occasion de l’étude des marges passives et seront développés en terminale.
Visite de l’entreprise Cérafrance à Ferrière en Bray :
Cette entreprise fabrique des pièces en céramique par boudinage, par moulage ou par pressage.
Le pays de Bray est une dépression argileuse jurassique dans un plateau crayeux crétacé.